On a tous connu ça au moins une fois. Le piège classique qui se referme quand il est trop tard et qu’on est englué dedans jusqu’aux épaulettes. L’invitation avait pourtant l’air sympathique, on était bien disposé, et tout, mais voilà, trop tard, on est coincé dans un de ces pince-fesses qui n’éveillent qu’une morosité digne d’un après-midi à mater les séries policières allemandes de France 3. Et dans ces moments-là, on se dit qu’il faudrait créer un Numéro Vert pour pouvoir contacter des brigades spécialisées de la bringue.
Mais une chose est certaine, cette pensée ne sera pas de mise samedi prochain à l’IBoat. Le cargo bordelaise confie en effet son trousseau de clefs à des experts, à savoir les deux zigotos de Camion Bazar. Derrière ce nom (qu’on pourrait sans problème attribuer à un brocanteur déballant à Saint-Michel tous les dimanches), il y a un duo parisien, un couple de DJs qui n’a besoin d’aucun GPS pour foncer pleine bourre sur les autoroutes de la fête, au mépris des bouchons (d’oreilles ou autres).
Narguant les radars avec une insolente exubérance, leurs mixes déjantés envoient ceux qui les écoutent dans un monde parallèle où Dionysos a mis une grosse pile à Apollon. Les ingrédients de la bonne came du Camion ? Dix fois plus d’énergie que vous n’en trouverez jamais dans un pack de Red Bull, des paillettes à foison, des déguisements, une flopée de bons disques discoïdes et electro bien sûr, mais aussi une absence totale de gravité. Alors, hop, on éteint les loupiotes du surmoi et on dérouille ses articulations ; place aux yeux rieurs et aux oreilles en joie, pour reprendre les termes de Camion Bazar, puisqu’ils visent juste.