Une figure majeure du « Harlem renaissance » redonne ses justes couleurs à la Marseille début de siècle
« Marseille, 1929. Lincoln Agrippa Daily, alias Banjo (comme l’instrument dont il joue dans les bars), docker occasionnel, est un Noir américain en quête de plaisir et d’aventure. Il nous entraîne à sa suite dans l’exploration nocturne des bas-fonds de la ville et de leurs lieux clandestins, en compagnie des prostitué(e)s et de leurs maquereaux, des voyous provençaux et corses, des marins en bordée et des musiciens. Banjo, c’est un blues survolté comme le célèbre « Shake that thing » (« Secoue-moi ça ! ») composé par Papa Charlie Jackson. C’est une fresque aux couleurs criardes, une plongée dans le « fantastique social » cher à Pierre Mac Orlan, une série de tableaux où la misère côtoie le dandysme de la pègre. Un roman-opéra unique en son genre, dans lequel les cadences du jazz se mêleraient aux airs de Carmen et aux chansons de Mistinguett. »
Né en 1889 à la Jamaïque, Claude McKay, poète et romancier américain, fut l’une des principales figures de la « Harlem Renaissance » aux côtés de Langston Hughes, mais aussi de Louis Armstrong ou Duke Ellington. Militant révolutionnaire, il participe au quatrième congrès de l’Internationale communiste à Moscou en 1922. À son retour d’Union Soviétique, il s’installe en France, où il rencontre Aimé Césaire. C’est là qu’il écrit son roman le plus célèbre, Home to Harlem, qui sera traduit par Louis Guilloux en 1932. En 1934, il retourne aux États-Unis où il finira ses jours en 1948.