Le morceau « Transform » est le premier extrait de ce projet ambitieux.
Repenser la bande son d’un film – Metropolis, 1927 – qui, sans sa bande son originelle – signée par le compositeur allemand Gottfried Huppertz -, aurait eu un sens tout autre, puisqu’il s’avère que celui-ci est muet – c’est le souci lorsque l’on parle d’un film sorti avant le premier film parlant « officiel », Jazz Singer d’Alan Crosland. C’est l’idée, parfois un peu veine, qu’on eut un nombre relativement important de compositeurs et de producteurs qui, une fois le film passé d’échec commercial monumental au moment de sa sortie à celui de « film culte de l’histoire du cinéma » – l’auteur de la Guerre des Mondes H.G. Wells, lui, ne voyait par exemple dans le film de Fritz Lang qu »« un ramassis d’à peu près tous les clichés, sottises et platitudes possibles » – ont décidé de proposer à leur tout leur propre bande son du film. Dans des genres et avec des réussites diverses, Giorgio Moroder (1984), Loïc Pierre (1996), Peter Osborne (1998) ou même Jeff Mills (2000) se sont essayés à l’exercice.
Aujourd’hui, c’est Factory Floor, formation londonienne dont le son oscille entre techno dansante et transe industrielle – deux albums témoignent de ce son fait pour les dancefloors peu éclairés, chez DFA Records – qui se voit proposé, de même, de réinventer le son du classique de Fritz Lang. Pour les quatre-vingt-dix ans du film, le Science Muséum de Londres avait proposé au groupe de plancher sur une version, qui devait faire office de performance.
Et comme souvent dans ces cas-là, quand le rendu peut valoir le coup, on en profite. Un album va donc voir le jour en octobre chez H/O/D Records – A Soundtrack For A Film -, et il faut bien avouer que le premier morceau dévoilé avant les autres, interprétation très libre de cette scène qui donne naissance au robot construit à partir du personnage de Maria, façonné par la haute direction de la cité de Metropolis afin de semer le trouble parmi les ouvriers et au sein de cette révolution, prolétaire et donc dangereuse, qui est alors en train doucement de se mettre en place contre le pouvoir dirigeant…Le morceau s’appelle donc « Transform », et on peut l’écouter :
Visuel : (c) Metropolis