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À Téhéran, la jeunesse drague sur Instagram et dans les embouteillages

par Clément Baudet, envoyé spécial à Téhéran

Publié le 4 janvier 2018 à 11 h 58 min
Mis à jour le 4 janvier 2018 à 17 h 45 min

A Téhéran, la jeunesse drague sur Instagram et dans les embouteillages

A Téhéran, la jeunesse drague sur Instagram et dans les embouteillages

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Malgré les interdits religieux, la jeunesse iranienne vit sa sexualité librement mais en cachette. Reportage.

Au volant de sa deux portes Toyota orange irisée, Amir, 28 ans, étudiant en dernière année de médecine, file sur Andarzgoo street, boulevard bordé des galeries marchandes et des vendeurs de milkshakes. Ce quartier chic situé au nord de Téhéran est un lieu de rencontres bien connu pour les amateurs de « dor-dor », une expression qui signifie « tourner en rond » en farsi. Une pratique de drague en mouvement, unique en Iran, où les relations sexuelles avant le mariage sont interdites par la loi islamique. « Comme nous n’avons pas de clubs ni de bars en Iran, le dor-dor est un moyen de rencontre alternatif » explique Amir.

Le dor-dor, ou l’amour au volant

La nuit tombée, la jeunesse dorée aux volants de belles voitures se faufile dans les embouteillages et discute aux feux rouges, les fenêtres ouvertes, espérant échanger des numéros. « Les filles sont vraiment belles ici. Le dor-dor, c’est le seul moment où tu ne détestes pas les problèmes de circulation de la ville ! » lance son ami Payman assis à côté de lui. Les vitres ouvertes et une chanson du groupe de rap contestataire Zedbazi sur les enceintes de la voiture, ils approchent un véhicule noir dans la file d’à côté. Au volant, deux jeunes iraniennes la mi-vingtaine, les yeux maquillés et un court voile porté à l’arrière de la tête. Les regards s’échangent et amusées, elles commencent à discuter. « Vous faites quoi ce soir ? On se retrouve dans un café pour continuer la soirée ? » lance Amir avant que la circulation ne redémarre. Il assure que la pratique fonctionne. Il a rencontré ses trois dernières copines en faisant du « dor-dor ». « Mais ça ne marche que si tu as une belle voiture » explique Payman, issu d’une famille moins aisée que son ami.

L’eldorado Instagram

Pour les plus timides ou les moins fortunés, les réseaux sociaux facilitent les rencontres. Si Facebook et Twitter sont censurés par le régime depuis le mouvement de contestation de 2009, Instagram est extrêmement populaire et serait utilisé par près de 20 millions d’iraniens. Initialement dédié au partage de photos, « c’est largement utilisé comme un moyen de drague » avoue Sorrosh, jeune ingénieur de 26 ans portant la barbe et une chemise à carreaux. « Tu peux facilement envoyer des messages directs et ensuite te donner rendez-vous dans un café » poursuit-il. Issu d’une famille athée de la classe moyenne de la capitale, son rapport à la sexualité est similaire à celui répandu en Europe. « Ma première fois, j’avais 16 ans, j’étais avec une fille depuis 3 semaines et nous avons couché ensemble lors d’une fête chez un ami. » Aujourd’hui, il habite seul dans un appartement, il n’est toujours pas marié et parle sans problème de sexualité avec ses parents.

En 2008, l’anthropologue irano-américaine Pardis Mahdavi publiait une étude sur les relations amoureuses et sexuelles en Iran. Malgré les interdits religieux et les sanctions existantes, la jeunesse iranienne vit sa sexualité plutôt librement mais en cachette. A Téhéran, la moyenne d’âge du premier rapport sexuel est de 16 ans pour les filles et de 15 ans pour les garçons. « Ici les relations d’un soir existent comme partout ailleurs » témoigne Sorrosh.

Tinder à Téhéran

Assis sur un banc dans un parc de Téhéran, Omid, étudiant de 25 ans aux cheveux longs, fait défiler les selfies de jeunes femmes sur son portable. Pour utiliser Tinder, appli censurée par le régime, il utilise un VPN. Les femmes inscrites sur l’appli posent maquillées et sans voile. Depuis quelques jours, il échange avec Sara, 27 ans, étudiante en psychologie à l’université. « On a rendez-vous la semaine prochaine dans un restaurant » lance-t-il sans prévoir ce qu’il se passera ensuite. « En Iran, l’approche reste toujours gentille, même sur Tinder que beaucoup utilisent seulement pour flirter. Moi je suis parfois trop direct, alors que pourtant cette appli sert à ça non ? » lâche Omid. L’année dernière il a rencontré sur Tinder une irano-canadienne venue voir sa famille pendant les vacances. « Comme beaucoup de couple font en Iran, on a loué un appartement pour la nuit, on a fait l’amour et on a commandé des pizzas » se souvient-il « on a même partagé les frais ». Il se replonge sur son téléphone portable. Après avoir fait défiler une trentaine de profils, l’application se met en veille. « Tu vois, même en centre-ville, peu de monde utilisent Tinder » conclut-il.

Le soir, il se retrouve dans une soirée chez des amis, une quinzaine de personnes dans un appartement au Nord de Téhéran où les jeunes femmes enlèvent leurs voiles en franchissant le pas de la porte. « On rencontre souvent des amis d’amis, ça se passe beaucoup comme ça » explique Salma, « de nombreux couples se forment aussi à l’université ». Cette trentenaire qui travaille dans la recherche médicale affirme ne s’être jamais inscrite sur Tinder. En revanche, elle utilise Instagram pour garder contact avec des mecs croisés en soirée depuis qu’elle est de nouveau célibataire. Avant, elle est restée en couple trois ans avec le collègue de travail d’une amie à elle. « Ma famille me laisse vivre ma vie comme je l’entends, mais ce n’est pas le cas partout. Dans les villages où les traditions religieuses sont plus présentes, les femmes sont moins éduquées et sont souvent moins libres de vivre leur sexualité ». Autre phénomène essentiellement urbain, l’âge moyen du mariage est passé de 20 à 28 ans pour les hommes et de 24 à 30 ans pour les femmes. En dix ans, le nombre de divorces a triplé dans le pays et la capitale compte un divorce pour 3,76 mariages. Une profonde évolution des mœurs, comme une résistance passive remettant en cause les conduites strictes promues par la loi islamique ?

« Mon existence est en quelque sorte illégale »

En 2007, l’ex-président conservateur Mahmoud Ahmadinejad déclarait devant les étudiants de l’université de Colombia à New York qu’il n’y avait pas d’homosexuels en Iran. « Mon existence est en quelque sorte illégale mais je m’en moque » lâche Rey (dont le prénom a été modifié), jeune lesbienne de vingt ans au look androgyne rencontrée dans un café select de Téhéran. Les cheveux très courts, piercing au nez, elle porte une pantalon noir moulant et une mince écharpe sur la tête pour couvrir ses cheveux. « Je suis ce qu’on appelle une femme, mais je ne crois pas en la binarité des genres » poursuit-elle en commandant un jus de fruit. « Je suis ouvertement lesbienne auprès de mes amis, de ma mère et même de mon patron. » ajoute-t-elle.

« Il existe une véritable communauté LGBT à Téhéran d’environ 300 personnes. On organise beaucoup de soirées, c’est un petit monde où l’on se rencontre facilement.» Même si sous la République islamique, l’homosexualité peut-être punie par la peine capitale, Rey assure étrangement n’avoir jamais entendu parler d’une personne condamnée à mort à cause de son orientation sexuelle. « Les médias étrangers ne savent pas vraiment comment les gens vivent ici au-delà des interdits religieux » poursuit-elle. « Je ne vais pas aller à prison parce que je suis lesbienne. En Iran, du moment que tu ne cherches pas à attirer l’attention, tu es en sécurité et tu peux vivre ta vie. »

Comme beaucoup d’autres jeunes rencontrés à Téhéran, Rey ne croit pas à une nouvelle révolution iranienne. « Les choses changeront peu à peu. C’est à chacun d’entre nous d’assumer d’être tel que nous sommes pour faire bouger les lignes ». En 2009, Sorrosh était dans la rue pour la « révolution verte » fortement réprimée « On a compris que le régime était  bien trop puissant. Aujourd’hui je ne pense pas que le changement viendra par la rue, c’est trop dangereux » conclut-il.

Clément Baudet a également réalisé, pour Boxsons, un documentaire radio sur cette jeunesse iranienne.

Visuels : (c) Clément Baudet

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