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6 min

« En France, les formes d’oppression découlent directement de siècles d’esclavage et des colonisations »

par Clémentine Spiler

Publié le 30 mai 2017 à 17 h 42 min
Mis à jour le 30 août 2017 à 11 h 48 min

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On a discuté MWASI, afroféminisme, racisme et institutions avec Nassira Hedjerassi.

L’année dernière, Najat Vallaud-Belkacem s’élevait contre la tenue d’un « camp d’été décolonial », une réflexion sur le racisme d’État, réservé aux personnes racisées. Dimanche soir, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a posté une série de tweets dans lesquels elle demande l’interdiction du festival afroféministe européen Nyansapo, organisé par le collectif MWASI.

Je condamne avec fermeté l’organisation à #Paris de cet événement « interdit aux blancs ». https://t.co/DKJmdPry5v

— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 28 mai 2017

La raison? Certains ateliers de travail seront réservés aux Noirs, d’autres, plus précisément, aux femmes noires. Jusqu’ici rien d’anormal, ils et elles sont les premières concernées. 

Les tweets de l’élue deviennent une polémique, alors que MWASI et une partie de la twittosphère s’empare du hashtag #JeSoutiensMwasi. Hier soir, Anne Hidalgo annonce avoir « trouvé une solution ». Solution qui consiste à voir se tenir les ateliers non-mixtes dans des lieux privés. Ce qui est exactement ce qu’avait prévu le collectif dès le départ. 

Beaucoup de bruit pour rien, donc. Mais l’incident devient récurrent et traduit plusieurs choses. 

D’abord, la circulation de l’information qui a fait réagir la maire de Paris dans le sens de la fachosphère, puisque c’est là qu’est née l’offensive visant le festival. Soutenue par Fdesouche, Liberté et Réconciliation et consorts, « l’info » est remontée jusqu’à Wallerand de Saint-Just, Président du FN Île de France, qui s’est fendu d’un communiqué, avant d’atteindre la LICRA puis Anne Hidalgo. 

Tous, y compris Le Figaro, qui s’est empressé de faire une dépêche après la prise de position de la Mairie de Paris, relayant l’expression : « festival interdit aux Blancs ». Un choix sémantique qui s’avère être faux puisque le festival est ouvert à tous, et qu’en ce qui concerne les ateliers non-mixtes, qui se tiendront dans des lieux privés, les blancs ne sont pas les seuls concernés par l’interdiction.

Alors qu’on se félicite que les fake news n’aient pas influencé la campagne présidentielle comme elles l’ont fait aux États-Unis, il est important de conserver cette vigilance pendant la campagne des législatives. 

Récemment on a pu évoquer le « festival interdit aux blancs » et « les femmes chassées du 18e par les vendeurs à la sauvette, les dealers et les migrants » (coucou Le Parisien). (À lire, la passionnante analyse des « paniques identitaires » dans Télérama, et la contre-enquête du Bondy Blog). 

Il y a aussi une incompréhension de la notion de non-mixité et des mouvements anti-racistes et afroféministes actuels, que la surdité des institutions fait devenir de plus en plus déterminés.

Pour éclaircir certains points du débat, on s’est tournées vers la chercheuse Nassira Hedjerassi, spécialisée dans les féminismes et l’éducation populaire à l’université de Reims. 

 

À quoi ça sert, la non-mixité ? 

C’est un outil qui participe d’un processus d’émancipation. Il est utilisé dans de nombreux autres groupes féministes, mais aussi d’éducation populaire. L’enjeu est d’arriver à obtenir un espace protégé avec un accès à la parole et à la mise en mots. Comme Virginia Woolf revendiquait le droit d’avoir Une chambre à soi.  

Elle a toujours existé dans les mouvements féministes. Pourquoi pose-t-elle problème aujourd’hui ? 

Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est la double non-mixité qui est posée. Ces ateliers réservés aux femmes noires. C’est assimilé à une agression par certaines personnes. D’ailleurs, les afroféministes soulignent souvent la manière dont elles sont perçues. On les accuse d’être agressives, enragées…  

En quoi la non-mixité est-elle importante dans l’afroféminisme ? 

bell hooks, l’une des figures des féminismes africains-américains aux États-Unis, aborde la question de la double non-mixité dans ses essais [« Ne suis-je pas une femme ? » et « De la marge au centre – Théorie féministe » disponibles en français aux ed. Cambourakis, ndlr].

Elle explique que ce principe correspond à un moment dans le mouvement. Ce n’est pas une fin en soi, c’est un outil. 

L’enjeu est celui de l’empowerment, notamment en retrouvant l’accès à sa propre mise en mots, en échappant à la mise en silence. Et cela n’interdit pas qu’il puisse y avoir une vraie solidarité politique entre les féministes.

Beaucoup de militantes sont fatiguées de devoir faire de la pédagogie. D’expliquer dans les réunions féministes traditionnelles que le racisme existe, que les oppressions qu’elles subissent en tant que femmes noires sont plurielles, et que ces mouvements ne les reconnaissent pas, ni ne les prennent en charge. 

D’où vient cette fracture ? 

En France, c’est très particulier, les formes d’oppression découlent directement de siècles d’esclavage, des colonisations. On a bien vu pendant la campagne présidentielle combien on continuait d’être embarrassé (et c’est un euphémisme) par notre histoire coloniale, esclavagiste, qui pourtant continue de peser dans la construction sociale de chacune et chacun. Il y a des cadavres dans les placards. Mais ces problématiques commencent à faire surface dans le débat public. 

Est-ce grâce aux mouvements comme l’afroféminisme qui les mettent sur le devant de la scène médiatique ? 

Je pense surtout que c’est grâce à internet et aux nouveaux outils de communication à disposition. Ce qui fait catalyseur, c’est la puissance des réseaux sociaux, des blogs. Cela donne un accès massif à l’information, aux textes. Cela permet aussi leur diffusion rapide inconnue jusqu’ici. 

Internet est donc l’un des ciments du mouvement afroféministe ? 

Dans les premiers travaux des afroféministes, ce qui revient de manière récurrente est le sentiment d’isolement des femmes. Avant, il n’y avait que des fanzines, des textes distribués dans des espaces réduits. Les textes, comme les deux livres de bell hooks qui viennent d’être traduits et publiés en France, circulaient, mais n’étaient pas édités. 

Aujourd’hui, les réseaux sociaux permettent de partager les expériences. Et l’accès aux textes en ligne, qui gagnent la popularité qui leur a longtemps été interdite, permet d’apprendre à théoriser. On lit souvent sur les blogs afroféministes des choses comme : « Avant je n’avais pas les mots pour expliquer ce que je vivais, ce que je ressentais… » 

La réaction de la Mairie de Paris peut-elle être interprétée comme un refus de laisser ce mouvement accéder à l’espace public ? 

La réaction de la Mairie de Paris est surtout une réaction à la campagne de groupes d’extrême droite. Nous avons l’habitude de ce phénomène. Mes collègues de l’université de Créteil ont organisé récemment un colloque sur l’intersectionnalité dans les recherches en éducation. Ils ont connu la même fronde sur les réseaux sociaux de la part de mouvements d’extrême droite. L’événement a failli être annulé, alors qu’il était au départ soutenu par l’université.  

Pourquoi les institutions, les universités comme la Mairie de Paris, cèdent-elles à la pression de l’extrême droite ?

C’est très inquiétant. L’université en France est l’endroit supposé produire des savoirs critiques. Si on en vient à nous interdire des manifestations scientifiques, qui respectent le protocole, avec un comité scientifique et des personnalités reconnues, c’est une vraie régression.

Cette peur des femmes capables de produire des savoirs propres.

Dans le cas de MWASI, c’est aussi un interdit qui touche les femmes, cette peur des femmes capables de produire des savoirs propres, qui peuvent remettre en question le système social. Les structures maintiennent ces formes d’assujettissement. C’est un système de défense. 

Pensez-vous que ces institutions sont capables d’évoluer ? 

On y travaille ! Ça fait des décennies que je travaille là-dessus. Aujourd’hui, on a une visibilité, une voix, il faut se poser la question de ce qu’on veut en faire. 

Il faut faire attention à la dépolitisation de ces études. Celles sur l’intersectionnalité des luttes, mais aussi les études sur le genre, par exemple… Le monde universitaire commence à les accepter mais leur aspect politique le dérange. C’est exactement le problème que rencontre le collectif MWASI. 

Pourtant, on ne peut pas s’interroger sur le sexisme, le racisme, le classisme, sans interroger le système social tout entier. Et on court le risque que ce champ soit vidé de sa substance, de sa force de subversivité et de transgressivité. C’est ce que la chercheuse canadienne Sirma Bilge appelle « le blanchiment de l’intersectionnalité ».

 

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Clémentine Spiler

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