En couple ou à l’Ehpad, tout reste une question de solitude forcée.
L’été 2025 est décidément un bon cru pour le cinéma d’horreur. Après l’impressionnant Substitution sorti fin juillet, voici Together, nouvelle démonstration d’un renouveau misant sur l’originalité. En l’occurence, emmener les ressorts de la rom-com se faire tordre par le body horror. Quoi de mieux en effet pour raconter une crise de couple que d’y ajouter une secte qui découvre comment faire littéralement fusionner les corps. Amalgamant joyeusement lectures au premier et second degré, Together décortique donc la relation déclinante de deux tourtereaux s’installant dans une petite ville. Lui n’est plus très sur de son engagement quand il n’est pas de plus en plus frustré de voir sa femme entamer une carrière professionnelle quand lui stagne. Elle, de plus en plus impatiente de devoir tenir le ménage à bout de bras, sans même pas n’avoir la compensation d’assouvir sa libido. Plus le couple s’écarte plus une étrange sortilège fait se rapprocher leurs chairs jusqu’à une imbrication physique. Ainsi Together s’amuse à décortiquer la dépendance amoureuse comme le ferait un David Cronenberg des grandes heures, avec le bonus d’un humour grinçant voire trash permettant de décompresser lors des séquences gores. Quoique l’on puisse en apprécier certaines virant au tutoriel aussi sanglant que métaphorique de séparation ayant recours à des outils tranchants. Forcément un film à voir en couple que ce soit pour renforcer une union ou annoncer une rupture définitive.
On pourra tout autant aller voir A feu doux avec ses grands-parents. L’installation d’une vieille dame qui commence à devenir sénile dans un établissement spécialisé s’écarte des habituelles chroniques misérabilistes d’Ehpad. Le film de Sarah Friedland n’écartant en rien les moments difficiles, mais l’aborde avec tendresse et douceur, voire fait le choix inattendu d’en faire un récit d’apprentissage, accompagnant avec délicatesse une octogénaire dans son déclin. Pour aussi empreint de tristesse qu’il soit, A feu doux baigne dans une atmosphère globalement solaire. Plus Ruth se perd mentalement, plus Friedland organise l’espace de son film, l’élargissant avec la même compassion au corps médical dédié à encadrer les fins de vie. Étonnamment paisible pour raconter le tumulte d’une mémoire commençant à dérailler, A feu doux sait rester lucide, jusque dans la combinaison d’acteurs et de véritables soignants, pour affirmer que même si elle ne changera rien à l’issue de tels cas, la chaleur humaine reste un des meilleurs soins palliatifs.
Together x A feu doux. En salles le 13 aout

