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8 min

Les procès d’animaux

par Giulio Callegari

Publié le 30 novembre 2012 à 17 h 55 min
Mis à jour le 13 février 2013 à 12 h 03 min

Les procès d'animaux

Les procès d'animaux

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La véritable histoire d’animaux traînés devant la justice de l’homme

Il y a des autrefois qu’on ne soupçonnerait pas. Des jadis chimériques qu’on refuse de croire. Des naguères impossibles. Ce passé-là en fait partie. Il était une fois, et quelques autres encore, les procès d’animaux. Et ce n’est pas là le petit nom des Procès de Nuremberg, mais la véritable histoire d’animaux traînés devant la justice de l’homme.

Quel cavalier n’a jamais rêvé d’enterrer vivant le cheval qui vient de le désarçonner ? Quelle femme (ergo ménagère) n’a jamais souhaité de toutes ses forces un procès inéquitable + exécution sommaire pour le cafard dans la cuisine ? Quel zigoto (ergo sum) n’a jamais prié pour que soit guillotiné le chien qui a fait exprès de caquer sous ses bottines Smalto ? enfin, quel parent démesuré n’a jamais voulu botter les petites fesses du Pitbull qui vient de dévorer son nourrisson ?

Non ? personne ? Que vous êtes normaux, et flippants. Bah sachez qu’il y a d’ça longtemps, un paquet d’années même, c’était chose possible, risible mais possible, d’incriminer ces zanimaux monstrueux.

Les choses se passent au Moyen-Âge, ce millénaire débile coincé entre deux pinacles éclairés, LA naissance et une Renaissance. Dans le Roman de Renart (ils savaient pas écrire renard à l’époque), écrit entre XIIe et le XIIIe siècle, Renart est condamné à mort :  « Renart, Renart, dit le lion, il y a des bourreaux qui vont maintenant vous faire payer tous les crimes que vous avez commis dans votre vie… ». Des lignes qui s’inspirent d’une réalité toute nouvelle, en vogue à l’époque. 

Illustration du Roman de Renart 

Direction cette réalité et le tout premier procès d’une bestiole. Oyez les maroufles, nous estâmes en l’an pestiféré 1120 au castel de Laon, dans le jeune Royaume de France.

En ce début de XIIè siècle, à la fin du Haut Moyen Âge, la christianisation de l’Europe est digérée. Et depuis la séparation des Églises d’Orient et d’Occident lors du Schisme de 1054, l’Église Catholique Romaine a imposé sa justice chrétienne (le droit canonique) un peu partout dans les royaumes assujettis d’Occident. Les autorités catholiques inventent un tas de sentences, avec une préférence pour l’excommunication. Verdict le plus grave du droit canonique, elle consiste en une exclusion pure et dure de la communauté chrétienne et donc de tous ses sacrements. Hyper dur.

Pour traîner quelqu’un en justice, il suffit alors d’adresser une doléance au juge ecclésiastique. Ce que n’ont peut-être pas prévu les religieux, c’est que les gens à l’époque n’étaient pas franchement finauds.

En cette année 112O, un fermier, appelons-le Karim, vient donc déposer au juge une plainte contre…des mulots et des chenilles qu’il accuse d’avoir ravagé ses récoltes. L’Église, en pleine opération séduction à une période où ça puire le prosélytisme, accepte la plainte. L’évêque de Laon donne son verdict :

Les chenilles sont excommuniées sans appel.

Ça veut dire par exemple qu’elles ne pourront jamais se marier à l’Église. Ni communier du Jésus. Pas cool quoi. Karim est rassuré, sa foi se porte mieux, ce qu’il a vécu comme une punition de Dieu lui est pardonné.

Dans sa très (trop ?) sérieuse thèse Les Animaux dans les procès du Moyen-Âge à nos jours, soutenue à l’école vétérinaire d’Alfort en 2003, Benjamin Daboval rapporte que l’année d’après, c’est au tour d’une bande de mouches. Les insectes ont envahi la chapelle de l’Abbaye de Soigny et perturbent la messe. La légende veut que le jugement énoncé, les mouches soient alors tombées, mortes. « Tomber comme des mouches », ça viendrait de là. Bon, après vérification cet épisode-là a l’air bof possible. Mais celui des chenilles et ceux que nous allons voir, ont bel et bien eu lieu.

Benjamin Daboval rappelle que l’Église au Moyen-Âge va chercher la légitimité de ces litiges bestiaires dans la Bible herself. Il cite les Saintes-Écritures, part one, L’Exode. Moïse balance « Si un bœuf a frappé de ses cornes un homme ou une femme tellement qu’ils en meurent, il sera lapidé et one mangera pas sa chair, mais le maître sera déclaré innocent ». Et ne serait-ce que par la Création, les animaux sont considérés comme des êtres créés par Dieu et donc soumis à sa même justice.

Le journaliste Laurent Litzenburger dans son article Les Procès d’animaux en Lorraine publié dans la revue Crimino Corpus, voit dans les procès de bébètes de l’Occident Chrétien une belle marche arrière. Il reprend un passage du Digeste de la loi romaine, stipulant que « un animal ne peut pas commettre une infraction puisqu’il est irrationnel ». Les Italiens ont toujours eu une longueur d’avance.

Laurent nom-compliqué a enquêté jusqu’à la Grèce Antique, jusqu’aux esprits éveillés d’un Platon ou d’un Aristote. Pour les deux loustics, certes les animaux sont insensés, mais l’élimination d’un animal – ou objet – incriminé permet d’apaiser les esprits (Après, il n’y aurait eu aucun procès de ce genre à l’époque).

 

Et c’est d’ailleurs pour apaiser les esprits que la justice ecclésiastique d’abord, puis seigneuriale, condamne les bêtes. Sauf que les déficients du Moyen-Âge ajoutent la raison aux animaux.

Le premier procès seigneurial, et non religieux, contre un animal se tient en 1226. Contre des cochons. Les porcs sont un peu les pitbulls à ce moment-là. Ils sont souvent errants, tout le temps omnivores ; du coup ils vont souvent dévorer des proies faciles genre des bébés dans des berceaux. La loi seigneuriale en vigueur c’est souvent la peine du talion : œil pour œil, dent pour dent. 

En 1386 par exemple, on condamne une truie à être mutilée au groin et aux pattes avant d’être pendue parce qu’elle avait croquer le visage et un bras à un gosse, mort peu après. Pour la pendaison, on lui met un élégant masque de visage humain et on la déguise en homme. Pousser le talion, la « justice », le ridicule, jusqu’au bout.

La justice du Seigneur se voulant plus « juste » que celle de l’Église, la sentence ne devient exutoire qu’après des « aveux » de l’animal. Ahaha, mais pas trop : « les cris de torture arrachés aux animaux étaient considérés comme des aveux » lit-on dans la thèse véto. Selon Philippe de Beaumanoir (un gars cité dans la thèse), il paraît surtout que les Seigneurs s’en mettaient plein les fouilles avec ces procès farfelus.

 

Les accusés de ces crimes d’homicide, d’anthropophagie, ne peuvent être que les gros animaux. Comme les porcs, les chevaux, les bœufs. En 1735, un âne est arquebusé (fusillé) pour avoir mordu sa maîtresse. Les justices seigneuriale et religieuse sont tout de même beaucoup plus indulgentes avec les bovins et les équidés, car un âne et un bœuf ont eu la présence d’esprit d’être dans la crèche un certain 24 décembre et ça les rend un peu saints (Si un cochon s’était glissé vite fait derrière le ptit Jésus avant la photo, il aurait sûrement évité les humiliations de sa race (En même temps il aurait peut-être bouffé le Christ aussi)).

Dans le droit bourguignon du Moyen-Âge, cité par Benjamin Daboval dans sa thèse, il n’y a que deux exceptions à l’exécution d’un coupable : être âne ou cheval. « Mais si d’autres bêtes ou des juifs sont coupables, ils doivent être pendus ». Yes.

Dans son ouvrage La bête singulière. Les, juifs, les chrétiens et le cochon, cité par le site de l’Université du Québec Claudine Fabre-Vassas démontre que plusieurs juifs ont été condamnés de la même façon que les cochons au Moyen-Âge. On considérait que la truie était la mère des juifs, que ceux-ci étaient donc des porcs et c’est pourquoi ils devaient mourir comme eux. Ambiance. Illustre Moyen-Âge.

Ci-dessus, un début de fiction sur un procès de cochons, avec la meilleure apparition in-fiction d’un journaliste vers la fin. 

En dehors des cas d’atteinte physique à l’homme, la plupart des procès d’animaux ont condamné des animaux dits fléaux : mouches, sauterelles, termites, sangsue, limaces, vers, anguilles ou dauphins.

Exemples pour la beauté du geste : en 1596 un évêque est envoyé à Marseille pour exorciser des dauphins qui gênent le traffic portuaire. Mieux encore : en 1516, Jean Milon, représentant de la ville de Troyes, accorde six jours à des sauterelles pour quitter le territoire (sinon quoi ?). Pour le plaisir une dernière : des charançons, comme des cafards, sont excommuniés par contumace parce qu’ils ne se sont « pas présentés à l’audience à laquelle ils étaient convoqués ».

Les animaux fléaux peuvent être pendus, brûlés, écrasés, enterrés vif. C’est selon. Par exemple, enterrer vif une taupe, ce serait pas hyper handicapant pour la taupe. Mais vu la virtuosité des esprits participant à ces procès, ils ont dû nous la faire, celle-là.

Arrêtons nous un instant pour nous dire qu’il y a eu des bourreaux de mouche. Voilà.

À part les cochons infanticide et les ravageurs de récoltes (on passera sur la zoophilie (un seul témoignage connu : au XVè siècle le dénommé Gillet Soulard de Corbeil accusé d’avoir abusé d’une Truie, est condamné avec sa belle au bûcher)) la grande constante des tribunaux bestiaux c’est le coup de la sorcellerie. Combien de chats noirs brûlés avec leurs vieilles maîtresses. Et de boucs boucs émissaires figurant le diable. Les spécialistes rangent dans cette catégorie aussi les animaux accusés carrément de crimes politiques.

Ici deux exemples superbes : Sous la Restauration (XIXe) un homme est emprisonné avec une de ses poules parce qu’elle avait pondu un œuf dont la coquille ressemblait à un aigle impérial.

Et le gagnant par absurde K.O. toutes catégories confondues : En 1793, un perroquet est guillotiné pour avoir crié « Vive le Roi ». Bon bah là, qu’est ce que vous voulez. Et les Lumières sont passés par là en plus..

Avec les Lumières justement, la raison a triomphé ; les procès d’animaux à l’instar des débiles, se raréfient.

À la question posée au Moyen-Âge les animaux sont-ils des hommes comme les autres ? les hommes désormais répondent bah non, ce sont des animaux. 

La suite, elle va être plus belle, la vie, pour les 30 millions d’amis. Au XIXe, ils perdent quelques places sur l’échelle des êtres (la scala naturae) et deviennent un « bien meuble ». Du coup dans un divorce, la garde du chien relève de la garde du bidet.

Ci-dessous Jean-Marie Le Pen

En 1901, les associations de défense des nanimaux se multiplient et aboutissent carrément à une Déclaration universelle des droits de l’animal proclamée à Paris le 15 octobre 1978, à la Maison de l’Unesco. L’article 3 (« Si la mise à mort d’un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse ») aurait éviter bien des malheurs à nos copains comme cochons.

Au XXème, à part la flopée de Pitt et de Rott euthanasiés, il y a eu ce lion qui a mangé de l’homme (pour une fois que c’est dans ce sens) au Zoo de Vincennes, et un singe accusé de vol de bijoux. Tout deux innocentés, leur propriétaires inculpés. Elle est finie, ta loi, Moïse. 

 

On voit que les procès d’animaux ne sont pas le fait d’hommes qui ont voulu donner une raison aux animaux mais bien d’hommes bêtes comme des oies. Et une oie c’est con. (si vous avez une meilleure chute, n’hésitez pas )

 

Pour les jusqu’au-boutistes : 
> Écoutez des procès d’animaux fléaux racontés en 2009 sur France Culture par Chantal Knecht
 
ROUSSEAU Michel. Les procès d’animaux. Collection Bêtes et gens, dirigée par Dr F. Mary, Wesmael Chartier, Ville,1964
VARTIER Jean. Les procès d’animaux du Moyen Age à nos jours. Hachette, Paris, 1970

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Giulio Callegari

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