Le cinéma social britannique est un sport à part entière. Avec de surprenants outsiders, comme le premier long métrage d’Eva Riley, tout en parfaite endurance.
Le cinéma et l’adolescence c’est une longue histoire au moins autant que celle de la production britannique avec les chroniques du monde prolétaire. De Ken Loach à Andrea Arnold, on en a vu des personnages de classe ouvrière précaire apprenant à se dépatouiller de leur quotidien comme ils le peuvent. L’envolée s’inscrit dans cette gamme de portraits aussi réalistes que sensibles. Mais ouvre une voie alternative : d’abord parce que les cieux ne sont pas tout à fait aussi plombés que chez les aînés d’Eva Riley. Il y a même des teintes ensoleillées dans cette immersion dans la vie de Leigh. Tout pourrait mal tourner, la faute à un environnement propice à la dégringolade pour cette adolescente : mère décédée, père démissionnaire plus enclin à la position du missionnaire avec la voisine que de tenir pleinement sa mission de père. Et pourtant il n’est jamais question de laisser place à l’abandon social ou familial ici. Au contraire, L’envolée ne cesse de parler de soutien. Celui d’une prof de gymnastique pour Leigh, adolescente en qui elle voit un potentiel de sportive de haut niveau, mais surtout celui de Joe un demi-frère soudainement débarqué de nulle part. Riley suit leur apprivoisement respectif, de la méfiance à la quasi-fusion. Une dose de trouble – Leigh est à l’age des premiers désirs- et de frissons – Joe est un marlou qui a intégré un bande de mauvais garçons- en plus mais jamais plus de pathos que nécéssaire. L’envolée est avant tout un film allant de l’avant, y compris dans l’affection forte que la réalisatrice porte à cette jeune femme en construction, sortant des routines à apprendre pour maîtriser les tremplins et chevaux d’arçons au gymnase pour se coltiner à l’apprentissage de la vie et ses obstacles à dépasser. Riley et son film, conscients des rugosités du quotidien prolo mais ne relâchant jamais ses encouragements s’avérant un parfait coach, certain des capacités de Leigh pour décoller vers l’âge adulte.
En salles le 8 juillet
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