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4 min

Le Caravage, magnifier le beau

par Marie Arquié

Publié le 26 février 2013 à 19 h 08 min
Mis à jour le 4 mars 2013 à 11 h 10 min

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Les documentarts de Kuji Yoshida sur l’art occidental sortent en DVD. Focus sur le Caravage

« Beauté de la beauté », y a t-il un titre plus alléchant, un programme plus serein? Même les mathématiciens savent que + et +, ben ça fait quand même +. Bon, j’ai sûrement tort à long terme mais là s’arrêtent mes notions calculatoires et elles servent mon propos, après tout n’est ce pas ça que l’on nomme les sciences appliquées.

Beauté de la beauté, pour y revenir comme à nos moutons de poussières planqués sous nos discours rôdés sur l’art, c’est un coffret de trois DVD édité par Carlotta qui rassemble les documentaires télés sur l’art occidental réalisés par le cinéaste indé japonais Kiju Yoshida.

Le réalisateur tourmenté, engagé et inflexible d’Eros + Massacre, a consacré 13 ans, de 73 à 86, en exil volontaire, à poser son oeil critique et amoureux sur les chefs d’oeuvres picturaux de la vieille Europe pour une chaîne de télévision japonaise. Un programme à faire passer le très cérébral splash pour un gros plat ou un plouf, sale. 
(En passant je vous conseille la très bonne crinique de libé sur le sujet du plongeon du quart de star, ça vaut son détour sur internet ici)

La peinture Flamande de Bosch (Hieronymus de son prénom, je prédis le retour de mode) et de Bruegel, Goya et son Espagne, la France qui s’illustre avec Delacroix, Manet, Cezanne, et surtout l’Italie qui domine de l’unique présence écrasante et sublime du Caravage. Yoshida met ses pas dans les siens, de Rome à Malte, en Sicile, au gré des exils du peintre, durant sa courte et sulfureuse existence au XVIème.

L’ombrageux, le grandiose, le voyou Caravage à travers le prisme de l’intellectuel japonais seventies, Pourquoi pas. Après tout —et jamais, ho grand jamais, on ne se lassera du pratique de la citation de Baudelaire, merci Charles — »Le Beau est toujours bizarre. »

 2 épisodes, la caméra et Yoshida se promènent, avec lenteur, dans une Rome déserte, l’image joue de son grain sans contraste, le cinéaste se poste de dos, baigné dans une ombre bien plus floue et grise que celle plus dense qui caractérise les exécutions du Caravage. La musique accompagne, rythme l’entrée dans la peinture rencontrée derrière la porte close d’une chapelle. Avec un sens de la contemplation japonisante, on pénètre doucement dans les peintures fascinantes du maitre, en levant doucement des voiles de sens faits d’éléments biographiques, de détails picturaux, d’impressions que la voix off de Yoshida égrène comme une litanie.

Le cinéaste est narrateur, il projette, sa perception du Caravage est celle d’une histoire à recomposer. Il cherche la raison de l’obscurité manifeste qui engloutit la clarté, il suit le peintre en exil d’abord à Malte puis en Sicile. Il s’arrête sur la tentative malheureuse d’un retour à Rome. A l’origine de la fuite, une banale scène de taverne qui tourne mal et qui fait du peintre-voyou un meurtrier en fuite. Yoshiba est obsédé par ce meurtre originel, qui, il faut le rappeler, n’a rien de particulièrement extraordinaire à l’époque, mais qu’il voit comme le premier pas pour atteindre l’intériorité si singulière de l’artiste, la condition nécessaire à l’expression de sa pleine créativité.

Concentré sur l’obscurité, Yoshida passe à côté de la dimension subversive, la reléguant loin derrière le paradoxe intérieur et le conflit spirituel. Il évacue la probabilité du simple coup de panache, de la frime, de la bravade et peut être même
de l’humour qui habitent les représentations du Caravage.

Dans le dernier David tenant la tête de Goliath en 1606 (Le caravage a peint 3 « David et Goliath ») , le peintre se représente dans la tête coupée. Réalisé peu de temps avant sa mort, le tableau est interprété par Rome comme un acte de contrition. Pourtant David semble songeur, rien en lui ne dit la victoire, il regarde son trophée avec mélancolie, tandis que son propre corps, disproportionné et maladif, est absorbé par l’ombre dense.
Toutes les lignes du tableau convergent vers la tête fraichement coupée, vers le peintre. Les coulures anarchiques de peinture qui s’échappent en guise de sang, l’oeil humide, la lumière, tout est fait pour concentrer l’attention du spectateur sur le peintre et faire disparaitre le héros biblique.


Rappelons que le passage de la vie à la mort était considéré, à l’époque, comme le mouvement le plus difficile à représenter en peinture. Caravage en donnant à cette tête coupée la place centrale de la composition, soulignant sa vivacité virtuose, devient le héros de sa toile, et le tableau un pied de nez remarquable et brillant, une revendication du génie. A une époque où le Vatican cherche à réaffirmer son pouvoir ébranlé par la réforme, c’est une ultime provocation tant la réalisation exemplaire illustre le sujet religieux tout en le dépassant au profit d’une célébration de l’art lui même. Dirait-on qu’il le transcende et l’ironie serait satisfaite.


C’est cet humour provocant qui constitue une des bases de notre admiration pour ce peintre magistral et marginal. Pour l’anecdote, on ajoutera sa tendance à se représenter dans toutes scènes religieuses tel un spirituel « Où est Charly », ou encore la joie de prendre les plus communs voire vulgaires des mortels (voyageurs de taverne, voyous, etc.) comme modèles aux saints immortalisés sur toile.

Petit clin d’oeil cinématographique dans Ordinary decent criminal ( à 7min50)

Sans jamais la rejeter, il nous faut mêler notre vision à celle de Yoshida pour atteindre un nouvel éclairage inattendu, celui que permet les imaginaires confrontés. C’est cette subjectivité flagrante, cette quête de sens personnelle qui font l’âme de la série de documentaires « Beauté de la Beauté ». Les oeuvres qui y sont parcourues sont les plus familières. D’ordinaire figées dans leur étiquette « Classique », elles s’animent à nouveau à travers le prisme de ce cinéaste indépendant japonais : perçu par l’orient, le vieil occident étire ses membres perclus d’un rhumatisme de panthéon.

L’Art profite de ce décalage, de cette projection, de ce fantasme aussi, propre à l’appréhension d’une autre culture. C’est bien, ça dépoussière.

BEAUTE DE LA BEAUTE de Kiju Yoshida, 3 DVD aux éditions Carlotta, 6 février 2013, 29,99€

 

 

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Marie Arquié

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