L’anniversaire du jour : l’album éponyme du Suprême NTM

Je pense que ce disque là vous le connaissez, peut-être même que vous faites partie des 40 000 personnes qui l’ont acheté le jour-même de sa sortie. A l’époque c’est un record de ventes pour le rap français, qui a duré dans le temps, et qui fait de ce disque un classique du genre. 

En 1998 – ça fait quelque temps déjà que tout le monde sait qui sont Kool Shen et Joey Starr – on les connaît pour leurs textes, leurs instrus, leurs lives, leurs coups de gueule, leurs dérapages aussi. D’une certaine manière, ils sont assis sur le trône du rap français, et en même temps à partir de 1995 il n’y a pas un mois qui s’écoule sans que ne sorte un disque majeur signé IAM, La Cliqua, le Ministère Amer ou Doc Gyneco, Arsenik, Ideal J, Oxmo, etc. Le rap français en quelques années a bien évolué. Et cette concurrence, elle met un peu la pression à NTM. Comme s’ils n’avaient pas vraiment d’autres choix que de puiser dans leur verve, dans leur rage, d’affuter leur regard et finalement de sortir ce classique absolu où ils canalisent, pour une dernière fois, tout ça, tout ce qui va séparer leur route et toute leur complicité qui ne peut pas s’effacer.  

Ils vont aussi s’entourer, de Zoxea, de Sully Sefil, de Sulee B Wax, de Lord Kossity pour parler de sujets qui les brûlent, eux, précisément. Joey Starr parle de son enfance abîmée, Kool Shen réfléchit à ce qui l’entoure, la Seine Saint Denis devient un personnage à part de ce disque – qui est finalement le meilleur épilogue qu’on pouvait imaginer à une telle aventure. 

La suite de NTM elle s’est vécue sur scène, là où le groupe est quand même assez indétrônable. Elle a été clippée, mythifiée, regrettée mais quand même partir avec un tel disque – il n’y avait qu’eux pour faire ça. 

On écoute « Laisse Pas Traîner Ton fils » et j’aimerais vous entendre chanter les couplets, les refrains, l’instru. Tout. 

Visuel © Pochette « Suprême NTM » de Suprême NTM