On ne nait pas Bad Bitch, on le devient. Au-delà du phénomène musical, la figure de la Bad Bitch est sociale et politique, et s’érige en figure badass de lutte contre l’oppression patriarcale. « Bad Bitch : la plus belle revanche du rap », ce nouveau (super) documentaire sort aujourd’hui sur France TV Slash.
En février dernier, Doechii remporte le Grammy du meilleur album rap pour sa mixtape “Alligator Bites Never Heal ». C’est une autre rappeuse qui lui remet son trophée : la célèbre Cardi B. Les artistes sont toutes les deux héritières d’une figure née dans les années 1990, la Bad Bitch.
Les Bad Bitch sont au cœur d’un nouveau documentaire qui sort aujourd’hui sur France TV Slash. Il est signé de Morane Aubert, journaliste musicale ancienne de Nova, voix connue de Grünt, et surtout experte et passionnée de Rap. Dans « Bad Bitch : la plus belle revanche du rap – le documentaire« , il est question de ce personnage qui en impose. Indépendante, la bad bitch se kiffe, se célèbre et parle d’argent, de pouvoir et de sexe, comme n’importe quel rappeur.
Le mot a une origine plutôt péjorative, sexiste et violente : les femmes sont beaucoup insultées de “bitches” (“chiennes” ou “salopes » en français) dans le gangsta rap des années 1980. C’est dans les années 1990 que le mot fut réapproprié : des rappeuses comme Trina ou Lil Kim choisissent de s’autoproclamer Bad Bitch. Trina témoigne dans le documentaire et revient sur les jugements sévères à l’égard de son travail à l’époque.
Lil Kim a été parmi les premières dans les années 1990 à montrer son corps et parler de sexe, sans prendre de pincettes. Aujourd’hui, elles s’appellent aussi Nicki Minaj, Ice Spice, Sexxy Red… Surtout des américaines, mais on a quelques merveilleuses Bad Bitches francophones, comme Theodora ou Shay.
Mais la Bad Bitch n’est pas que musicale : le documentaire nous montre qu’elle est un miroir de notre société. Le contexte social, politique, musical de l’industrie incite les rappeuses à endosser un costume patriarcal. Elles ont donc une revanche à prendre sur un système oppressant, dans lequel elles se retrouvent souvent à l’intersection de plein de discriminations (sexisme, racisme, classisme…).
Avec le personnage de la Bad Bitch, dans leur musique, personne de ne leur dira plus rien : ce sont elles qui décident, Bitch n’est plus une insulte, mais un compliment !
Un documentaire à aller voir de toute urgence ici , qui nous fait voyager des années 1990’s à 2025 et de Brooklyn à Paris avec des interviews percutantes et des images de clips et de reportage.
Bye Bitches !

