Anniversaire du jour : la compilation « Léve Léve »

Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.

Ce matin nous célébrons une compilation sortie il y a un an. Et si vous étiez passés à côté je suis certaine que vous seriez contents de la découvrir. Elle s’appelle Léve Léve, et s’intéresse aux sons créés dans les années 70 et 80 à São-Tomé-et -Principe. 

São-Tomé-et -Principe sont deux îles africaines, dans le golfe de Guinée au large du Gabon. Des îles volcaniques, qui ont été colonisées par le Portugal jusqu’en 1975 et qui, à cette période là justement, ont beaucoup dansé sur du « puxa ». Un genre musical de l’île qui mélange plein de choses, du semba, du merengue, des sons soukouss… Des genres musicaux qui s’écoutent autant au Cap-Vert, qu’au Brésil ou en Angola. 

Une compil qui nous présente le « Puxa » santoméen, un mélange de semba, soukouss, merengue…

Et alors jusqu’à cette compilation, pensée par le super label Les Disques Bongo Joe, rares étaient ceux qui connaissaient le « puxa ». C’est donc justement pour présenter l’âme de ce style que le label a pensé ce disque. Pour le faire entendre, mais aussi pour raconter la philosophie artistique derrière : Lévé Léve veut dire, »prends les choses tranquillement », une sorte de sérénité qui permet quand même d’aborder des questions politiques comme celle de l’indépendance, du colonialisme. 

À une époque où la chanson est ce qui permet de s’exprimer librement, de se réunir aussi (puisque le « poxa » se dansait dans des fêtes de journée le dimanche), et de construire une culture indépendante de la censure coloniale. C’est le DJ Tom B qui a mis quelques années pour réunir 16 morceaux rares qui vous donneront une idée des différentes facettes du puxa.

Nous, on écoute le titre « M’Konveta Dedo » signé Sum Alvarinho, un claviériste guitariste qui plus tard travaillera avec Césaria Évora.

Crédit © Pochette de la compilation Léve Léve, Bongo Joe Records