Le Nova Club accueillait ce mardi 23 janvier le trio HiTech, composé de deux rappeurs et d’un DJ : King Milo, Milf Melly et 47 Chops.
Tout droit venu de Detroit pour participer à la Fashion Week, ils ont profité de leur séjour parisien pour faire un petit crochet par le studio de Nova pour mixer une heure de ghettotech et quelques pépites de leur dernier album DÉTWAT.
Berceau de la techno, Détroit vibre sous l’effet des premières impulsions de The Belleville Three, A Number of Names et Cybotron. Ce changement radical comparé à la House de Chicago prend racine rapidement sur les ondes très libres et les clubs décalés de la ville.
Peu de temps après, une seconde vague de précurseurs s’abat sur le chef-lieu du Michigan avec Jeff Mills et Mad Mike du label Underground Resistance. La ghettotech nait !
Portée et incarnée par les classes populaires, elle mêle ghetto house de Chicago, hip-hop, techno de Détroit en couplant le tout avec des textes très crus.
Mais avant de nous ambiancer sur des sons bien typiques de Détroit, on en a découvert plus sur le groupe avec une petite sélecta élaborée par leur soin.
Galaxy 2 Galaxy – “Timeline” (ghetto Tech speed)
“This song resonnate with all of us”
La première connexion plus ou moins officiel de HiTech date d’il y a 5 ans. Aujourd’hui, représentant d’une nouvelle génération de la musique de Détroit, ils font partie de la longue liste des artistes de ville en collaboration avec Carhartt. Signe de succès pour tous artistes de la ville, la marque de workwear américaine met en avant les artistes undergrounds du Michigan, son État d’origine.
“We’re from Detroit, it’s only right, it make more sense than anythings”
Veeze – “Not A Drill”
Grandir à Detroit induit tout de suite d’évoluer dans cette musique si spécifique : la ghettotech. Des fêtes dans les sous-sols à la radio dès minuit, on peut entendre des kicks sur des “what a freak”.
D’ailleurs, Milo le confie : “Before 18, I listened to Tupac at my mother’s”. C’est en sortant et découvrant “Rollin Thru Time” d’Érik Travis qu’il a eu son premier coup de cœur.
ErikTravis – “Rollin Thru Time”
À la fin des années 60, les émeutes sanglantes éclatent entre différentes parties de la ville. Cette capitale américaine de l’automobile se vide de ses usines et bascule dans un fort déclin économique, créant friches et déserts alimentaires. Subissant pendant longtemps la sévère réputation de ville la plus dangereuse des États-Unis, Détroit se relève plus forte que jamais. Pour conjurer le sort, les habitants se soutiennent et s’organisent pour façonner la renaissance de ses quartiers.
Plus qu’une source d’inspiration, Détroit et ses artistes se supportent mutuellement pour faire rayonner ces sons que l’on ne retrouve que là-bas.
