Chaque année en décembre, on fait un tour aux Bars en Trans. L’occasion de revenir avec quelques découvertes et de beaux coups de cœur.
Melina
Melina était l’une des artistes très attendues ce vendredi 5 décembre à La Cavale qui affichait complet. L’artiste franco-grecque ne se contente pas de répéter son patrimoine : elle le réinvente avec brio et crée son propre langage. Ce genre, le « rebetiko pop » mêle l’ancestral et le moderne et nous rappelle par moments Johan Papaconstantino que l’on a beaucoup joué sur Nova.
Melina Vlachos, c’est l’art de magnifier l’héritage pour en faire une pop contemporaine, sensuelle et cosmique, capable de faire vibrer le corps comme l’âme. Un rendez-vous entre passé et présent, dansant et profond, intime et universel.
Aziz Konkrite
« Digger » les trésors cachés du bled pour les faire vibrer sous les stroboscopes, c’était la mission (réussie) de Aziz Konkrite artiste multicasquette présent à La Cavale le 5 décembre dernier.
Depuis près de trente ans, ce DJ, beatmaker et collectionneur de vinyles, chineur de 45 tours arpente le Maroc à la recherche de perles funk, soul, hip-hop, chaâbi, gnawa, aïta et musiques de fête. Après un passage par son home studio, Aziz Konkrite fabrique des ponts entre mémoire populaire et désir de modernité avec ces morceaux électro-orientaux taillés pour embraser les dancefloors.
Annie-Claude Deschênes
Annie-Claude Deschênes, c’est un peu la sorcière électro-arty-pop de Montréal. Une artiste plurielle dont l’univers live mêle musique, performance, ambiance visuelle et sensorialité. Un peu comme un dîner-spectacle absurde et magnétique.
Quelque part entre le minimalisme analogique de Kraftwerk et les obsessions rythmiques d’Steve Reich. C’est la bascule entre le punk dadaïsme des premières heures et une techno-pop minimale sombre, hypnotique et immersive. À la fois brutale, délicate et fascinante.
Nashwa
Sur la scène de La Cavale, Nashwa a déclenché une onde de joie transe-organique. Le duo franco-maroquin au format chant, machines et percussions tisse une bass music organique où l’héritage marocain et l’électronique contemporaine s’embrassent dans une élégance hypnotique.
Nashwa traverse la Méditerranée avec une liberté réjouissante, brisant les codes et transformant son live en transe festive, quelque part entre désert, club et free-party…
Astral Bakers
Pas de têtes (encore) connues aux Bars en Trans, c’est un peu le mantra du festival. Pourtant, voilà un bon moment que l’on suit ce quatuor qui a déjà partagé la scène avec Pomme, November Ultra, Clara Luciani et Revolver. Rien que ça.
Astral Bakers, c’est l’équilibre : pas de frime, pas de fioriture : un quartet sensible, sincère, capable de faire vibrer les cœurs tout en déployant ce qu’il faut de rugosité pour gratter l’âme. À ne surtout pas rater.
Requin Chagrin
Si vous gardez un œil sur la pop hexagonale, son nom ne vous a pas échappé. Avec trois albums déjà derrière elle, Marion Brunetto réinvente à sa manière l’esprit yé-yé des sixties. Entre Hardy, harmonies façon Beach Boys, brumes rêveuses sous éther et cette fausse apathie propre à la surf-pop, elle propose un live magnétique et précis.
Alma Rechtman
Sur scène, Alma Rechtman jongle entre guitare, percussions et boucles comme si tout ça lui poussait des mains naturellement. Mais ce qui frappe, c’est le texte : tendre, écorché, précis, un journal pas si intime. Sa voix grave, ses émotions, son charisme tranquille… tout donne l’impression de découvrir quelqu’un qui dit la vérité sans décor. Une artiste qui reste en tête longtemps après le concert.
Dressed Like Boys
Dressed Like Boys, c’est Jelle Denturck qui chante à cœur ouvert l’amour, la honte, les blessures et la fierté. Une pop douce, un folk lumineux. Sur scène, tout semble à vif sans jamais être fragile, porté par une voix tendre qui raconte une vie en se tenant droit. Ses chansons ressemblent à des confessions murmurées qui deviennent des manifestes. Un set bouleversant, d’une beauté simple et frontale.

