De Mèze à Sète, le Festival de Thau fête ses 35 ans, les pieds dans la lagune. Un rendez-vous éco-responsable et terriblement vivant.
On est installés à Mèze, face aux parcs à huîtres et à la silhouette de Sète à l’horizon. Ici, tout a un goût de sel, de soleil et de musique. Le Festival de Thau, qui fête cette année ses 35 ans, déploie quatre scènes, dans quatre villes (Mèze, Montbazin, Loupian et l’abbaye de Valmagne). On compte aussi les sept huîtres dégustées sur le port, les sept tentacules du poulpe local et les sept péchés qu’on commet sans culpabilité en une seule soirée. Ce coin-là a forcément un truc mystique.
Ici, tout est local. Huitres, vins, tielles, tout est pensé pour faire travailler les producteurs de la région. Pas étonnant, puisque Mèze est la première ville conchylicole de Méditerranée. Et sur scène, l’ancrage local se fait aussi sentir : cette année, le rappeur Demi-Portion, enfant de Sète, et Carbonne sont venus défendre leur région.
Flavia Coelho, soleil brésilien sur la lagune
Cette dernière soirée du Festival de Thau s’est clôturé avec Flavia Coelho. La chanteuse brésilienne a cette énergie communicative qui te fait danser même quand tu t’étais promis de rester assis. Son set, c’est un grand voyage qui passe par le G-Funk, le reggae, l’amapiano, la samba, la bossa nova ou le baile funk. Mais derrière les rythmes légers et les refrains solaires, il y a aussi une vraie force politique.
Sur scène, Flavia parle de résilience, mais aussi du Brésil et de la violence de certaines politiques : « Bolsonaro a mis un gros coup dans le développement de la culture, notamment en supprimant le ministère de la culture », confie-t-elle. Pour elle, la musique reste un outil de résistance joyeuse : une manière de garder la tête haute et de rappeler que la culture, ça sauve.
Les soirées du Festival de Thau se terminent souvent comme elles ont commencé : au bord de l’eau, un verre de muscat à la main, un poulpe grillé dans l’assiette et des rythmes plein la tête. Et c’est pour ça qu’on y retourne. Parce qu’ici, entre les huîtres, les collines de Sète et la lagune, la fête a du sens.

