Le film le plus fou de l’année côtoie l’un des plus forts. Dans les deux cas pour un résultat de malade.
Les adolescents d’Escape from 21st century vivent dans un monde parallèle au nôtre. Ça ressemble énormément à la Terre, sauf que là-bas, il suffit d’éternuer pour se retrouver projeté vingt ans plus tard. Chengyong, Zha et Pao Pao font donc des allers-retours entre leurs années de teenagers et celles d’adulte pour découvrir qu’il ne fait pas forcément bon vieillir. Mais aussi qu’il se prépare un énorme complot militaro-industriel pour ramener les vieillards de demain dans le passé pour pouvoir manipuler leurs esprits. À vrai dire, on se demande de quelle planète débarque Yang Li pour avoir pondu un film aussi secoué. Escape from 21st century tient de l’accélérateur de particules culturelles, en propulsant dans sa turbine, teen-age movie, film d’action, cartoon sous influence manga et science-fiction dystopique, pour un résultat qu’on pourrait comparer à une sorte de Matrix par James Cameron et Michel Gondry réunis. Et encore, on serait loin du compte de cette centrifugeuse ultra-créative. Le plus hallucinant restant que cette frénésie formelle n’empêche pas d’explorer avec finesse les désillusions du passage à l’âge adulte, d’être aussi hilarant qu’attachant. Finalement, cet ovni venu de Chine donne autant la sensation d’être passé dans une lessiveuse en surrégime que d’avoir vu le premier condensé de la pop culture moderne. Et sans aucun doute le film le plus fou de l’année.
En première ligne repose lui aussi sur un rythme en tension. Celui d’une nuit de service dans la vie d’une infirmière dans un hôpital public suisse. Qui ne va visiblement pas mieux que celui français. Le film de Pietra Biondina Volpe fait office de très efficace cahier de doléances en préférant l’immersion au discours. Tout devient course contre la montre pour cette infirmière dévouée, cavalant de chambre en chambre pendant un tour de garde et faisant au mieux pour répondre aux besoins différents d’une vingtaine de patients. En 90 minutes chrono, En première ligne fait plus pour comprendre comment ce service public est arrivé au bord du gouffre qu’un Segur de l’hôpital. D’autant plus quand le suspense réside à se demander quand arrivera le faux-pas, le burn-out. En première ligne s’efforçant de préserver un élément humain face à des politiques de santé le prenant toujours moins en compte. Voire rappeler qu’elles sont la véritable maladie qui affaiblit le système hospitalier actuel.
Escape from 21st century x En première ligne. En salles le 27 août

