Revenons à nos anciens, du côté de l’Océan indien, La Réunion, Maurice, Rodrigues, les Seychelles où bat le sega depuis des siècles. Le sega, création musicale issue des cultures africaines et malgaches, entrainé dans de nouvelles fusions musicales électriques dans les années 60 et 70.  Un séga enrichi par des instruments venus de toutes parts : claviers, guitares, ravannes, bongos, triangles, sati, violons, accordéons, pour des quadrilles européens tropicalisées, des chégas de résistance avec lesquels les esclaves expulsaient les journées de labeur dans les plantations de café ou de canne à sucre, ou des chansons rigolotes.  Un sega qui enchante maintenant de nouvelles générations d’amateurs des musiques de l’Ocean Indien, rassemblées cette fois-ci dans la compilation Soul Sega Sa!.

Changement de cap, cette fois dans l’Océan Atlantique en face du Gabon non loin de l’équateur à Sao Tome-et-Principe. L’un des plus petits États d’Afrique. Ancienne colonie portugaise qui fut leur laboratoire agricole de développement de la culture de la canne à sucre au XVIème siècle, par les africains razziés, déportés, majoritairement en provenance du Congo.

Sao Tomé-et-Principe, indépendant depuis 1975, est peu connu en France. Pays lusophone, c’est par la musique que beaucoup vont découvrir l’histoire tragique des rapports de force instaurés entre les populations africaines, les métis et les blancs de ces îles. Comme souvent dans ces pays insulaires, il en résulte de superbes musiques, ce qu’a découvert le dj Tom B, Tom Bignon connu pour ses soirées brésiliennes et son talent de fouineur de bons sons. Vinyles et CDs de cette compilation Léve Léve sortent sur le label suisse Bongo Joe à la fin du mois de janvier. 

Émission de Néo Géo du 15 décembre, en podcast.

Visuel © Pochette d’album de Soul Sega Sa! © Pochette d’album Léve Léve