« Under Construction » de Missy Elliott a 20 ans

Under construction s’ouvre sur une intro sincère dans laquelle Missy Elliott s’adresse sans filtre, directement à son auditoire. Missy Elliott explique que l’album porte le nom “d’Under Construction” (en travaux donc) car elle est toujours et continuellement en train de travailler sur elle-même. Le boulot en question, c’est d’extraire le bullshit, la négativité, les conflits sans queues ni tête de sa vie et de se concentrer sur l’essentiel, le hip-hop, le vrai, l’originel.  

Un message qu’elle adresse aussi aux autres figures de la scène hip-hop de l’époque, alors marquées par les décès d’Aaliyah (une proche de Missy Elliott disparue dans un accident d’avion), mais aussi d’autres personnes mentionnées dans sa tirade d’ouverture comme Big Pun, Notorious Big et 2pac, dont les ombres planaient toujours sur la scène rap à l’époque. Apprendre de ces événements et aller de l’avant, c’est ce qu’elle défend dans ce 4e album.

Pour Missy Elliott, cette philosophie paye. Under Construction est encore aujourd’hui l’un de ses plus grands succès, porté par des tubes comme “Work It” et “Gossip Folks”. Un disque très bien accueilli par la critique et nominé 4 fois aux Grammy Awards notamment dans la catégorie « meilleure performance solo de rap pour une femme ».

Timbaland est le producteur avec qui elle travaille sur la majorité de l’album. Réputé pour une construction rythmique saccadée qui fait le bonheur des amateurs de cassage de rein en club, et pour une sonorité percussive inventive (qui n’a honnêtement pas pris une ride aujourd’hui), Timbaland réussi l’exploit de combiner des instrumentaux qui semblent à la fois avant-gardistes et bien ancrés dans leur époque. 

L’avantage quand un disque comme Under Construction se fête, c’est que l’on a l’embarras du choix pour sur la piste qui servira de memento. Plutôt que de s’orienter vers des choix faciles, comme Work It ou l’intro du disque, on vous recommande de rentrer Slide dans votre playlist de soirée.