Les accusés de meurtre ont toujours fait de formidables personnages de cinéma. Plus encore quand ils ne sont peut-être pas coupables. Dans Une part d’ombre, David, un prof bien sous tous rapports se retrouve principal suspect dans l’enquête sur l’assassinat d’une femme. Bien sous tous rapports mais avec suffisamment de secrets troublants qui vont jeter le doute sur son innocence chez ses proches.
Quand on parle de faux-coupable c’est forcément l’héritage d’Hitchcock qui vient toquer à la porte. Samuel Tilman ouvre plutôt celle de son film à celui de Chabrol quand le regard fait un pas de côté pour interroger les proches de David, ses amis comme sa femme. Tous vont commencer à considérer, au gré des rumeurs et soupçons, la possibilité qu’il soit bien le meurtrier. En déplaçant ainsi la part d’ombre du titre, Tilman rédige peu à peu une étonnante étude sociétale qui scanne notre époque où les opinions sont plus rapidement tranchées que la chute d’une lame de Guillotine, où le moindre écho permet de condamner.
Pour établir sa démonstration, Une part d’ombre pousse régulièrement le curseur de l’ambiguïté, autour d’un David (épatant Fabrizio Rongione) par moment provocateur, à d’autres renfermé sur ses secrets. Un jeu de chat et la souris qui persiste au delà de l’écran : Il y aura bien un verdict au bout du film, mais son intelligence est de laisser une fois la séance levée, de laisser le spectateur juge de sa capacité à savoir ou non se laisser emporter par ses convictions.
A.M
En salles mercredi 22 mai.
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Une part d’ombre | de : Samuel Tilman | Durée : 1h30 | Avec : Fabrizio Rongione, Natacha Régnier, Baptiste Lalieu… En salles le 22 mai.