Molly Nilsson – qui n’a rien à voir avec un Harry quelconque – est Suédoise. Même si elle réside depuis de nombreuses années en Allemagne, du côté de Berlin (bossant même un temps au vestiaire du l’über-select Berghain), elle a su prendre de son pays natal la température glacée des fjords pour l’injecter dans les accents synthétiques et réverbérés d’une coldwave qui porte bien son nom. Une vague froide.
Et c’est pas une petite vaguelette dans laquelle on trempougne à peine les chevilles. On est face à du beau roulis : depuis 2008, ce sont huit albums qui se sont succédés comme autant de lames écumantes, des crêtes dont sont familiers des Chromatics, Fever Ray, Geneva Jacuzzi et autres John Maus (qui a repris son « Hey Moon » au début de la décennie).
Huit albums tous sortis an autoproduction, sur son propre label, Dark Skies Association ; des longs-formats où elle donne libre cours à une pop brumeuse, lo-fi, traversé d’échos 80s et de variations de voix qui vous subjuguent. Et à ces sons, s’ouvrent devant vous les portes d’un spleen-dôme très délectable. C’est que dans la domaine de la mélancolie synthétique, Molly la sirène blonde connaît par coeur la rose des vents portants.
Des borées et des aquilons qui l’emmènent aujourd’hui sur les Bassins à Flots bordelais, à l’IBoat, pour un concert où elle viendra entre autres présenter son dernier album, Twenty Twenty, sorti (avec un peu d’avance sur son titre) en novembre 2018. Et si je puis me permettre, je vous conseille de retenir le titre de ce disque si vous avez dans le périscope l’envie d’obtenir votre place gratos …
Molly Nilsson + Bad Hammer, le samedi 21 septembre à 20h00 @ IBoat (Bordeaux).