Le choc du futur est un film qui raconte un passé. Mais un passé méconnu : à savoir celui du tout début de la musique électronique en France à la fin des années 70, Marc Collin connaît bien la musique. Il est passé par toutes les strates de la scène française des trente dernières années, multipliant les identités (Spleen idéal, Indurain, Ollano, Nouvelle vague…), plus souvent dans l’ombre donc qu’en lumière.
L’idée reste la même dans son premier film, qui met en avant une femme et la musique électronique. Les encyclopédies musicales en ont écrit une histoire officielle faisant des hommes les héros, de Cerrone aux Daft Punk, Le choc du futur en relit des pages méconnues le temps d’une journée et une nuit dans la vie d’Ana, une compositrice enfermée dans son salon comme dans une panne d’écriture.
Un huis clos qui va s’ouvrir sur un infini créatif avec sa découverte d’une des premières boîtes à rythme. Il y a quelque chose de doublement vintage dans ce film : d’abord l’apprentissage de sons devenus la norme aujourd’hui, mais aussi cette atmosphère, ce visuel 70’s (une affiche d’un Godard au mur, des clopes au bec, des rideaux oranges aux fenêtres mais surtout ces machines musicales aux airs de commandes de vaisseau spatial). Et pourtant Le choc du futur n’a rien d’une rengaine façon « c’était mieux avant ». Ne serait-ce que par ces présences féminines (Alma Jodorowsky mais aussi Clara Luciani ou Corine) plus que modernes ou cette texture d’image, numérique mais en Scope. Voire cette résistance au happy ending comme au feel good movie qui tourne actuellement en boucle dans le cinéma. Le choc du futur c’est l’histoire d’une révélation mais aussi du long chemin qu’il restait à parcourir – pour les femmes comme pour la musique- pour qu’elle devienne une révolution.
A.M
En salles le 19 juin.
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