Qu’est-ce que le rebetiko ? Non, ce n’est pas un jeu de société où il faut lancer seize fois trois D20 en comptant les points et en bougeant des pions en forme de tortue luth (ce qui vous aurait peut-être rappelé l’inoubliable où-c-qu’il-est de François Rollin, avec ses déclinaisons irlandaise, de Tantale ou pakistanaise).
Trêve de galéjade : le rebetiko est un genre musical populaire apparu dans les années 20 en Grèce et en Asie mineure. Inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, ça ne l’empêche pourtant pas – et c’est heureux – de faire secouer par les jeunes générations.
Un exemple ? Oh, pas besoin de prendre un billet d’avion pour Athènes ou Istanbul. Il suffit simplement de porter le regard vers Marseille, cité natale du désormais Audonien Johan Papaconstantino, invité principal de la prochaine Get Wet Party, 38e du nom. Un musicien qu’on connait bien par ici : les sonorités hybrides de son « J’Aimerai » figuraient en très bonne place sur la compilation Nova Tunes 3.9.
Le langage est singulier. Kitsch et nasillard, diront les langues venimeuses, auxquelles on répliquera qu’ici on s’aventure dans un idiome stimulant, trop souvent abandonné au profit d’un repli rétro bien pratique : celui de l’inouï au sens premier du terme, celui du nouveau. « La trap c’était le futur, maintenant il faut aller au delà », affirmait encore Papaconstantino l’an dernier ; voilà un horizon qui n’est pas dépourvu d’ambition (artistique).
Lorsqu’il ne taquine pas les pinceaux (car oui, le bonhomme est aussi peintre, et pas du dimanche), cet ancien du collectif La Tendre Émeute préside donc en chanson aux noces futuristes du rebetiko oriental, du G-funk autotuné et de la variété french pop.
Entre machines et bouzoukis, racines traditionnelles et modernité toute synthétique, le tout hybridé à la nonchalance naturelle de son auteur, ça sentira bon la lune de miel et les embruns méditerranéens à bord du vaisseau IBoat tout juste retapé de la cale à la vigie. Un concert dont vous avez d’ailleurs pu découvrir quelques aspects sur l’antenne de Nova (quand on vous disait que le gaillard était un habitué de la maison …).
Avec sous le bras son premier mini-album Contrejour, Johan Papaconstantino aura de quoi vous faire chalouper, danser et rêver ce printemps. Et grâce à Nova Bordeaux, l’invitation pour cette humidification festive (Get Wet Party oblige …) est à décrocher juste ici – avec, au besoin, le gilet de sauvetage que constitue la page Nova Aime.
Get Wet Party : Johan Papaconstantino + Joanna, le jeudi 25 avril @ IBoat (Bordeaux)